René Bessette, un producteur tourné vers l'avenir
Bien-être animal et environnement font partie de son succès
René Bessette, ne s’en cache pas, il a toujours accueilli positivement les changements à sa pratique qui visent à tenir compte du bien-être animal et de l’environnement. Pour lui, ces modifications sont une bonne chose pour la santé de la planète ainsi que pour la santé financière des entreprises agricoles. C’est avec la même ouverture d’esprit qu’il a pris le virage vers la stabulation libre, il y a quelques années. Il se félicite aujourd’hui de cette décision tant, dit-il, elle a modifié positivement la qualité de vie de ses vaches et réduit considérablement ses efforts à l’étable.
C’est avec son fils Guillaume, diplômé en agriculture de l’Université Laval et devenu en 2015 la 5e génération de la famille à œuvrer en agriculture, que René Bessette a fait le constat que de construire une nouvelle étable en se tournant vers la stabulation libre était la seule avenue à emprunter pour optimiser les résultats de son entreprise. « Nous avions deux objectifs, le bien-être des animaux et le bien-être des actionnaires, se rappelle-t-il avec le sourire. Nous voulions retrouver notre place en haut de peloton en matière de bien-être animal ainsi qu’atténuer les effets de la pénurie de main-d’œuvre ». Sur ce dernier point, le père et le fils ont eu raison puisque des employés qui songeaient à la retraite ont changé d’avis. « Le travail est devenu moins physique avec l’arrivée de la robotique et ils ont décidé de continuer », souligne le producteur.
D’une superficie de 259 hectares, dont 50 % en prairies, la Ferme Bessette & Frères de Waterville (région Estrie-Granby) possède un troupeau de 140 vaches. C’est tout naturellement que la ferme a intégré au fil des années plusieurs pratiques améliorant le bien-être animal et l’environnement. L’été dernier, les propriétaires se sont d’ailleurs joints au projet pilote Fermes durables d’Agropur, qui vise à soutenir les efforts de la Coopérative en démontrant les efforts déployés par les membres en matière de bien-être animal et d’environnement.
Le passage à la stabulation libre a amené un stress pour les vaches, mais cela s’est vite corrigé. Ensuite, le positif a pris largement le dessus. « En matière de performance laitière, on a gardé environ le même niveau, mais du côté de la santé des animaux, il y a beaucoup de bénéfices. Les frais de vétérinaires ont diminué. Les animaux sont moins souvent malades. On voit que c’est agréable dans l’étable », indique Guillaume. Il précise que, en plus du virage vers la stabulation libre, l’arrivée de la robotique a amené une amélioration de la santé du troupeau. C’est là où son père René renchérit, « la grosse différence que je vois c’est la diminution énorme des cas de mammite. C’est le jour et la nuit. Ici, c’est le concept de liberté totale et les vaches sont zen. Ce que je constate, c’est que ça a un effet très bénéfique sur leur système immunitaire », s’enthousiasme-t-il.
Un intérêt marqué pour la santé des sols
Les Bessette sont aussi attentifs aux avancées en matière d’environnement. Ces dernières années, ils ont observé des changements dans la fréquence et l’intensité des averses causant un lessivage du sol et de ses éléments nutritifs. « On doit travailler avec la nature et non contre elle ». Parmi les pratiques culturales implantées pour s’adapter à la situation, une bande de 80 à 100 pieds est maintenant semée autour du maïs grain. Cette méthode permet non seulement de réduire la compaction du sol, mais également d’augmenter la biodiversité. Au fil des années, les Bessette ont remarqué que l’amélioration de la santé du sol a permis de réduire l’utilisation des engrais de synthèses et de diminuer l’application des pesticides.
Des haies brise-vent sont également plantées autour des maisons, de même qu’une bande riveraine de 20 mètres le long de la rivière. Notons que les arbres ont été plantés par les élèves de 6e année de l’école primaire locale dans le cadre d’un projet scolaire.
« Mon intérêt est de démystifier la perception que peuvent avoir des producteurs que, lorsque nous faisons des choses pour l’environnement, cela représente des dépenses supplémentaires. Au contraire, ce que je réalise depuis 40 ans, c’est que ce sont des investissements très rentables à long terme pour les producteurs », soutient René Bessette.
René Bessette (à droite) et son fils Guillaume (à gauche) représentent respectivement la 4e et la 5e génération à la tête de la ferme
Culture de couverture après la récolte à la Ferme Bessette. Cette pratique agroenvironnementale présente plusieurs avantages pour les producteurs agricoles, tels la réduction de l’érosion et l’amélioration globale de la santé du sol.
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