Confort et alimentation, les incontournables de la productrice et éleveuse Josée Charron
La productrice membre d’Agropur Josée Charron joint l’utile à l’agréable en jumelant ses efforts en bien-être animal à sa passion pour la génétique afin de produire du lait de qualité à sa ferme.
Propriétaire de la Ferme Brown Heaven située à Verchères (Région Salaberry-Richelieu), Josée Charron compte 85 vaches de race Suisse brune (Brown Swiss), une race plus rare au Canada. Elle siège d’ailleurs au conseil d’administration du Club Brown Swiss du Québec, qui compte 120 membres inscrits. « Plusieurs fermes ont quelques têtes, mais un troupeau complet, on n’est pas plus qu’une dizaine au Québec », explique-t-elle. Josée Charron a toujours eu à cœur l’engagement dans sa communauté. Elle s’implique également sur les conseils du Conseil québécois des races laitières (CQRL) et du Centre d’insémination artificielle du Québec (CIAQ).
Sur sa ferme, la productrice met beaucoup l’accent sur le confort et l’alimentation de ses génisses. « Il n’y a pas de légers détails et on essaie de ne rien négliger. Ce sont nos vaches de demain. »
La qualité des fourrages pour l’alimentation est aussi une clé, et elle constate que les mentalités ont évolué. « Auparavant, on plaçait généralement une vache tarie au pâturage. Maintenant, on les traite de façon égale ou supérieure aux autres pour préparer le prochain vêlage. On essaie de toujours s’améliorer », ajoute-t-elle.
Constance, discipline et méthodologie sont des termes clés pour Josée Charron, qui prend soin de s’occuper personnellement des veaux sur sa ferme. « On leur donne la même quantité de lait, à la même température et à la même heure. Et je ne jure que par l’élevage des veaux à l’extérieur, car ça aide à avoir des animaux en santé avec une belle croissance. »
Une participante active à des concours
En plus d’avoir été cinq fois champions régionaux du Club de l’Excellence d’Agropur, Josée Charron et son conjoint Dave Rousseau participent annuellement à la World Dairy Expo, une des plus grandes expositions de vaches laitières en Amérique qui se déroule au Wisconsin au début du mois d’octobre.
« On emmène 8 à 10 bêtes pour les concours d’exposition de Suisses brunes, qui réunissent environ 350 animaux sur les 2 000 du World Dairy Expo, précise la productrice et éleveuse. Les concours se font par catégorie d’âges pour les génisses et les vaches, et nous avons généralement une représentante par catégorie. »
Il est important, selon elle, de se faire remarquer dans ce genre d’événement. « Il y a des coûts importants pour participer, mais notre marché d’embryons et d’animaux est international. Il n’y a plus de compétition du genre au Québec pour les Suisses brunes. »
L’importance de la relève
Si la productrice de 39 ans pouvait améliorer l’environnement d’affaires de l’industrie qu’elle adore, ce serait en faisant une plus grande place à la relève. « Le paysage agricole compte de plus en plus de grosses fermes au gros pouvoir d’achat, explique-t-elle. C'est de moins en moins accessible pour un jeune qui voudrait se lancer dans le domaine. »
C’est dans cette optique notamment qu’elle s’implique au sein de la Coopérative. Elle a d’ailleurs a eu la chance de participer au Programme de la relève coopérative en 2020. Elle a pu découvrir la Coopérative sous un autre angle, en visitant notamment l’usine de produits frais de Saint-Laurent. « C’est impressionnant de voir comment ça fonctionne une fois le lait sorti de la ferme. De comprendre les alignements, comment nos objectifs sont construits, ou pensés, ce fut très intéressant », précise celle qui retient aussi ses contacts avec les autres membres de la relève et les dirigeants de la Coopérative parmi les meilleurs moments de son expérience.
Elle se dit choyée d’avoir ainsi pu mieux comprendre les enjeux de l’industrie et explorer la Coopérative que son père a joint comme membre à l’époque.
« Notre génération, on n’était pas là au tout début. Si personne nous explique comment ça a travaillé fort pour en arriver là, on ne peut pas le comprendre. Le système de quotas, le transport, les usines, tout ça cache un important travail en coulisses. On ne doit surtout pas penser que c’est acquis », conclut-elle.